Un an après sa prise de fonction, le médiateur de Pôle emploi, Benoît Genuini, a décidé de jeter l'éponge. Une décision brutale qui intervient un mois après la publication de son rapport
d'activité invitant la direction à prendre six mesures concrètes pour améliorer les relations avec les demandeurs d'emploi. L'ancien président d'Accenture, proche de Martin Hirsch, pointait 60
situations réelles illustrant les dysfonctionnements internes à l'agence née de la fusion entre l'ANPE et l'Unedic. Il recommandait notamment d'adresser des courriers "plus respectueux et
proche des usagers". Dans un communiqué intitulé "Le rapport qui radie" justifiant sa décision, l'ancien médiateur prend l'exemple d'une mise en demeure de remboursement d'allocations avec pour
motif : "absence de motif". A sa publication, le rapport avait été largement salué par les partenaires sociaux et la direction. "Benoît Genuini est dans le changement et ne supporte pas les
lourdeurs administratives ; il s'est trouvé frustré par le manque de réaction et de moyens", explique son entourage qui regrette le manque de communication de la direction autour de son
action. Pour autant, le président du conseil d'administration de Pôle emploi, Dominique-Jean Chertier, s'est dit "surpris sur la forme - un peu paradoxale après ses critiques sur
les courriers envoyés aux demandeurs d'emploi - et sur le fond" par cette démission. "J'ai reçu sans autre forme de procès, quelques jours après la remise du rapport dont aucune virgule n'a été
coupée et qui a été salué par le conseil, un courrier où il m'annonçait qu'il partait parce qu'il manquait de moyens. Je ne comprends pas : on n'a freiné à aucun moment la mise en place de
moyens", a-t-il déclaré.
Les syndicats ont été unanimes à regretter ce départ. Benoît Genuini devrait à présent se consacrer à l'association Passerelles numériques qu'il préside.