Ci-dessus un extrait (page 68) du rapport que la Cour des Comptes a publié le 22 janvier sur le marché du travail.
Accélérer une vitesse, ce n’est pas très français, soit dit en passant. On augmente une vitesse de reclassement ou on accélère le reclassement si on veut. Mais il n’est pas impossible que cette faute de français en dise long : ira-t-on jusqu’à accélérer l’accélération ?
Il ne s’agit pas ici d’ironiser gratuitement. Ce dont il est question est dramatique.
Ce qu’ils appellent “reclassement” ce sont tout confondu :
- des CDD de 6 mois ou plus
- des CDI,
- des emplois qui conviennent
- d’autres qui ne conviennent pas
- des emplois correctement payés
- des emploi sous-payés
Pour eux ça ne fait aucune différence. Que le privé d’emploi retrouve un emploi qui lui convienne ou pas ne les intéresse pas. Seul compte le “résultat” : il ne touche plus le chômage et cotise à nouveau.
Le carrousel de la précarité est déjà une réalité massive :
Le graphique ci-dessus (page 58 du rapport de la Cour des Comptes) montre l’explosion de ce que l’Unedic appelle l’activité réduite : ce qu’on appelle dans la vie courante les “petits boulots” qu’on accepte en attendant d’en avoir un “vrai” et parce qu’il faut bien faire rentrer un peu d’argent.
Cette précarité touche de plein fouet un catégorie socio-professionnelle en particulier : les ouvriers. Elle est la forme moderne de l’exploitation de la classe ouvrière.
Alors forcément “accélérer la vitesse de reclassement”, dans la mesure où la qualité du reclassement est hors-sujet, ça revient à accélérer les allers-retours entre travail et chômage. C’est faire le choix d’aggraver la précarité. Et si c’était l’objectif ?